Actéon – Ouverture – Les Arts Florissants – W. Christie
La dédicace
Se peut-il que sous les voûtes de quelque péristyle aux colonnes de marbres, sus au grand vent assis dans le tourbillon, et dans les lourds tremblements d’une soirée orageuse, je ne puisse rester maître de mon cœur ?
L’art de penser aux amoureux reste inconnu. Ils succombent agréablement au contact du velours, à l’approche de l’extase des sens. Je suis de ceux-ci et vous l’apercevrez ci-après.
Perdu donc sur le plat d’une haute pelouse, la jambe allongée au-dessus des eaux du Grand Canal, Versailles était à moi. Non pas que je fus l’impudent personnage s’accaparant un lieu comme il le ferait d’un objet, mais un pauvre et serein voyageur, un baroqueux à l’oreille constamment émue, étendu dessus le sol à la face du tonnerre. Car aux nuages qui s’étendaient sur le toit de verdure des grands arbres du parc, à leur couleur grise et noire, je sus que l’objet m’était remis de bon gré par les badauds.
Au loin, alors que les eaux du ciel semblaient s’approcher au galop, des lueurs imperceptibles marquaient l’installation de l’orchestre des Arts Florissants sous le toit de marbre rose du Grand Trianon. Place en poche, dûment habillé pour la situation, ayant laissé choir mes vêtements de promeneur, c’est d’un pas pressé que j’atteignis le péristyle.
Ici s’élevait l’estrade et les musiciens, là s’étalait le parterre des spectateurs aux sièges d’or et de rouge. Lorsqu’il fut convenu que la soirée serait humide et venteuse, quelques parapluies fleurirent. Pour mon compte, la météo ne m’était en rien désagréable, et je me jurais de ne pas sourciller lorsque même sous les choeurs d’Actéon, l’orage serait devenu brutal. D’ailleurs les artistes sourirent aux éclairs et les spectateurs ne virent dans ces aléas que matière à s’époustoufler. La soudaine lumière du fil tortueux d’un coup de foudre se perdit dans la déclamation d’Actéon « Liberté, liberté, mon coeur liberté ! »
Les Fontaines de Versailles – Chaconne
Aux charmes de l’amour nous ne sommes pas obligés, mais l’obligation de l’amour semble inévitable. Car de cette petite place bleue dédicacée je ne pus en faire apparaître de preuve après le concert, restant coi lorsqu’une belle main se tendit vers moi pour la prendre lors d’un rendez-vous, lui aussi, particulier.
Ces « musiques pour les jardin du Roi » ne me restent plus que dans la tête, mon cœur appartenant à d’autres raffinements. Le petit billet bleu de Versailles fut donc déposé dans le geste voluptueux de ces doigts qui la saisirent. Je ne le regrette pas, l’amour oblige, l’affection nous domine. La nouvelle et belle propriétaire s’en est allée, avec comme épitaphe : « Pour A……., William Christie ».
Lully – Phaëton – Les Talents Lyriques – Christophe Rousset
Choeur
« Que les mortels se réjouissent, que les plaintes finissent ! »
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Un petit mot d’une ancienne choriste des Chœurs Guillaume Bony.
Je garde un souvenir émue de notre collaboration.
C’est avec un grand regret que je puis plus entendre l’écho de ma voix à la Chaise Dieu.
Avec mes sentiments les plus sincères.
Un petit mot d’une ancienne choriste des Chœurs Guillaume Bony.
Je garde un souvenir émue de notre collaboration.
C’est avec un grand regret que je puis plus entendre l’écho de ma voix à la Chaise Dieu.
Avec mes sentiments les plus sincères.