Les matins d’apathie sont le dimanche, ce que les gestes d’un manchot sont à notre molle envergure. Indissociables de la brume qui recouvre parfois les journées de novembre ils sont les pauvres ornements de ce bien triste mois de mai.
Et malgré les vents du nord qui glacent nos chefs, je voudrais, moi, continuer à me réjouir !
« Jubilate Deo, Omnis terra : Servite Dominum in Laetitia ».
« Jubilez en Dieu, toute la terre : servez le Seigneur dans la joie. »
Ce premier verset, celui du psaume 99, qui est le verset de l’introït du premier dimanche après l’Epiphanie, insiste sur la joie que produit la Théophanie, sur l’universalité du salut qu’apporte le Verbe incarné, et sur sa Seigneurie universelle.
L’antienne de l’offertoire, disait le bienheureux cardinal Schuster, « est un vrai chef-d’œuvre musical. La luxuriante mélodie correspond à l’âge d’or de la Schola romaine, et l’on voit bien que le compositeur a voulu en goûter toute la saveur spirituelle, avec ces mélismes accumulés sur le jubilate Deo omnis terra, que l’on chante jusqu’à deux fois. »
Michel-Richard Delalande, compositeur génial des règnes de Louis XIV et Louis XV, dénommé le « Lully latin », successivement en poste à la Chapelle Royale puis à la Chambre du Roy, avait dès 1683 satisfait aux exigences du Monarque pour la tenue des différents offertoires versaillais. En effet, le genre du Motet avait ici pris toutes ses lettres de noblesse, dans la pompe et les puissants effectifs choraux. Il ne va pas sans dire que la renommée d’une telle musique touchait déjà toute l’Europe.
L’interprétation de l’ensemble vocal de Nantes et de la « Grande Écurie et de la Chambre du Roy », dirigés par Paul Colleaux, est une belle leçon de musique sacrée française. Dès l’introduction orchestrale, nous sommes transportés dans cette fameuse chapelle royale, rutilante et superbe. Ici, le chef a su insuffler à son ensemble tout le charme de la musique de Delalande, où le contrepoint semble déborder partout, appuyé par des parties chorales brillantes et inventives. Et déjà, sous l’ombre de certaines sonorités, nous voyons poindre la musique des Lumières (voir l’article sur le grand Motet « Dominus regnavit » de Mondonville).
Voici donc une version qui nous donne l’envie, malgré les vents froids et la pluie qui voile l’horizon, de clamer le cœur léger « Jubilate Deo ! »
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Il ne pleut pas partout, jamais ….. et puis, ne convient-il pas d’affronter la pluie si l’on veut connaître l’Arc-en Ciel ? … une raison supplémentaire de se réjouir dans le Seigneur …. et dans l’écoute de cette très belle musique.
Il ne pleut pas partout, jamais ….. et puis, ne convient-il pas d’affronter la pluie si l’on veut connaître l’Arc-en Ciel ? … une raison supplémentaire de se réjouir dans le Seigneur …. et dans l’écoute de cette très belle musique.
Le Chantecler de Rostand nous avait prévenu : « c’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière ».