Aux grandes saisons qui s’écoulent devant nos fenêtres, les renouveaux printaniers ont des atouts qu’il convient de savourer. Et nous attendons dans l’impatience les jours de lumière qui nous ferons un ciel encore plus beau.
Dans la stupeur des choses encore endormies j’ouvre donc les vannes de la musique. Et j’opte dans cette attente, et non sans un réel plaisir, pour la haute architecture d’un Grand Motet de Mondonville. Genre qu’il sut porter au pinacle de la musique de son temps, dans les lumières du siècle des encyclopédistes, au son de cette mélopée progressiste et philosophale, et sous les feux du règne de Louis XV.
Qu’il s’agisse de cet impressionnant « Dominus Regnavit », ou d’un émouvant et fort apprécié « Venite Exultemus », c’est le cœur empli de ferveur et de clarté que nous savourons l’art de ce compositeur. Car son Motet s’élève tel un principe, comme un grand geste d’absolu, la révélation d’une vérité musicale, une inébranlable fondation pour les siècles à venir. La France baroque a fleuri dans cette œuvre sacrée.
Porté par la grande interprétation de William Christie, ainsi que d’un orchestre et d’un chœur des Arts Florissants que l’on ne présente plus, jamais telle musique n’a résonné avec autant de hauteur et de clarté, avec autant de charme et de saveur.
« Dominus regnavit decorem indutus est ;
Indutus est dominus fortitudinem, et praecinxit se. »
« Le Seigneur a régné et a été revêtu de gloire et de majesté ;
Le Seigneur a été revêtu de force et s’est préparé pour un grand ouvrage »
Pour que nous vienne l’été, dans une grande illumination, portant cette musique comme étendard.
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