Entendu que ces premières circonvolutions me portèrent vers une lumière qui continue à m’éblouir, c’est l’œil pétillant que je me réinstalle confortablement dans une verve musicale plus modérée, éveillant en moi l’envie de respirer différemment mais plus amplement les senteurs d’autres joyaux musicaux.
Sachant donc sur quel pied me dégourdir, c’est dans les grands et somptueux battements d’une ouverture de Johann Friedrich Fasch que je retrouve un peu de mon émotion première.
Ce musicien à l’allure sévère et non dénué de fierté germanique, contemporain de Georg Philip Telemann et de Jean-Sébastien Bach, respecté par eux, avait accompli une sorte de synthèse de la musique de son temps, avec le désavantage de se situer à une période charnière, la palette baroque se muant petit à petit en palette classique.
La parole me manque pour transmettre toutes la magnificence, toute la fierté que cette musique impose, et je ne peux que conseiller, non seulement l’intégrale de ses « ouvertures », inventives et kaléidoscopiques, mais aussi l’interprétation plus qu’inspirée de l’orchestre « Tempesta di Mare », foisonnante, rutilante et profonde (car la musique de Fasch fait intervenir tout ce que l’orchestre de l’époque peut contenir d’instruments à vents et à cordes).
Que l’on regarde un peu ce portrait, du noir et du blanc émergent un emperruqué aux allures de prussien, la mine haute, le nez sévère et sec, le visage saillant. Sa musique est identique : élégance à la prussienne, fierté mélodique, noblesse de la sonorité… Le grand art baroque trouve ici d’autres lettres de noblesse, une avenante touche de classicisme, une coloration qui embellit la moindre des parties orchestrale, une inventivité à toute épreuve…
Ce dépoussiérage revigore nos esprits embrumés et nos mines parfois déconfites.
En un mot, quelle musique !
Ouverture en ré majeur (première mondiale)
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